
Ce samedi 16 janvier 2021, à l’appel de la section MBDHP/SENO, les organisations de défense des droits humains de Dori,les représentants des déplacés de yirgou résidents à Dori, les autorités coutumières et religieuses, en présence du 1er vice président du conseil régional du Sahel et du 1er adjoint au maire de Dori se sont retrouvés dans la salle de rencontre multimédia de Dori pour commémorer le deuxième anniversaire du massacre de yirgou.La cérémonie a débuté par une minute de
DECLARATION LIMINAIRE
Message à l’occasion de la deuxième commémoration des évènements de Yirgou. Camarades,Merci de répondre à l’appel du MBDHP /Séno dans le cadre de la commémoration des évènements tragiques de Yirgou à DORI.Camarades, si la force d’une nation réside dans le strict respect de ses lois, et dans la qualité et la solidité des relations entre ses citoyens, sa construction passe très souvent par des sacrifices individuels et collectifs mais Yirgou reste à ce jour une des plus tristes et des plus douloureuses tragédies survenues dans l’histoire de notre pays, une tragédie que rien ne justifie dans l’évolution d’une nation. Avec votre permission observons une minute de silence pour toutes les victimes innocentes de YIRGOU. Le 31 Décembre 2018 suite à l’assassinat du Chef de Yirgou et trois de ses proches par des hommes armés non identifiés (HANI), des koglweogos de Barsalogho appuyés par d’autres venus de Boulsa vont exercer de violentes représailles durant 72h sur des populations civiles désarmées faisant 210 morts selon le Collectif contre l’Impunité et la Stigmatisation des Communautés (CISC), un bilan largement contesté par le gouvernement qui annonce selon ses sources le chiffre de 49 morts. Alors que selon un témoin il suffirait juste de dénombrer les veuves (plus de 200) et les orphelins (plus de 1500) pour apprécier l’ampleur du drame qui a touché majoritairement des personnes de sexe masculin. 72 h durant, nous disons bien 72h durant ces sinistres individus se sont livrés à des massacres d’innocents sans que la république ne s’émeuve, ni ne se précipite à accomplir son devoir souverain de protection de sa population, mettant en mal notre constitution à travers ses articles fondamentaux :- ARTICLE 1 : Tous les BURKINABE naissent libres et égaux en droits. Tous ont une égale vocation à jouir de tous les droits et de toutes les libertés garantis par la présente constitution.- ARTICLE 2 : La protection de la vie, la sureté et l’intégrité physique sont garanties. Sont interdits et punis par la loi, l’esclavage, les pratiques esclavagistes, les traitements inhumains et cruels, dégradants et humiliants, la torture physique ou morale, les sévices et les mauvais traitements infligés aux enfants et les formes d avilissement de l’homme.Depuis l’avènement de cette tragédie ce sont plus de 200 veuves et 1500 orphelins, avec eux, tous les burkinabè épris de paix et de justice qui attendent désespérément qu’une suite judiciaire soit donnée à ce crime crapuleux. Le dossier judiciaire est confié au parquet de Kaya et selon des indiscrétions ce sont 11 personnes identifiées parmi les koglwéogos qui seraient en détention au niveau de la MACO. Cette évolution dans le traitement du dossier laisse planer une impression d’impunité. La lutte contre l’extrémisme violent ne saurait expliquer cette barbarie ni l’impunité dont bénéficie les auteurs. Au passage nous saluons les efforts de nos FDS qui sont au four et au moulin pour venir à bout de cette guerre à nous imposer. C’est le lieu de dire que si la création du Ministère chargé de cohésion sociale n’est pas une hypocrisie politique l’affaire de Yirgou devrait constituer l’un des éléments phares sur laquelle il faudra s’appuyer pour atteindre la cohésion tant souhaitée. Rappelons au passage que le ministre d’état en charge de la réconciliation nationale en faisait de Yirgou une priorité quand il était le Chef de File de l’Opposition Politique (CFOP).Pour notre part, défenseurs des droits humains et associations que nous sommes, notre objectif est de toujours réclamer justice pour cette tragédie digne d’une autre époque et sur d autre continent. Certes dans l’histoire des peuples il y a des moments douloureux, mais il faut savoir y faire face avec courage et détermination, et nous pensons humblement que la meilleure façon de faire face à ce drame serait de rendre justice à ces victimes et travailler à ce que pareille situation ne se produise plus jamais dans notre chère patrie qu’est le Burkina Faso. Alors nous voudrions proposer au gouvernement d’ériger une stèle à Barsalogho sur laquelle il serait inscrit pour que tous les BURKINABE en lisant puissent dire « JUSTICE POUR YIRGOU ET PLUS JAMAIS CA AU FASO » et un monument à Kaya chef-lieu de la province du Sanmatenga et de la région du Centre Nord en hommage « AUX VICTIMES DE YIRGOU ». Ensuite de prendre en charge les veuves et les orphelins de ces victimes qui sont éparpillés dans le pays dans des conditions lamentables, que ces orphelins puissent aller à l’école car le manque d’éducation est l’une des causes de YIRGOU.Le 12 Janvier 2019 nous avions organisé une marche de protestation à Dori, suivie de remise de lettre au chef de l’état, ensuite organisé une conférence le 6 juin 2019 ,une activité de solidarité envers la population de Arbinda qui subissait un blocus à l’époque et manquait de tout et enfin une dernière conférence le 12 janvier 2020 .Toutes ces activités ont été organisées de concert avec des associations de la ville de Dori et du CISC (collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés) ,un collectif née au lendemain de ces évènements que nous saluons au passage.Cette année nous commençons la commémoration par cette communication, suivie d’une activité de solidarité envers les ressortissants de YIRGOU à DORI, ensuite une lettre sera adressée au président du Faso pour lui rappeler sa promesse de lumière sur cette tragédie. Nous pensons que notre Président qui vient d’être très bien réélu à son dernier mandat a les coudées franches pour faire évoluer cette affaire qui n’a que trop durer et mis tout le Centre Nord dans un piteux état alors qu’une meilleure gestion de cette tragédie nous aurait certainement épargné cet enlisement de toute la zone. Pour notre part comme depuis le début nous disons que Yirgou est un problème d’atteintes graves de droits humains et il faut le traiter sans passion aucune comme tel et le plutôt serait le mieux. Nous sommes des patriotes, des hommes et des femmes ayant un amour profond pour notre patrie mais en bons défenseurs des droits nous ne cesserons d’interpeller le gouvernement de notre pays partout ou besoin sera et à YIRGOU, l’état a failli et l’état devra réparer.La Réconciliation Nationale est le terme galvaudé du moment mais nous rappelons que la meilleure réconciliation est celle qui passe par la Justice à l’image de l’Afrique du Sud et du Rwanda. L’impunité quant à elle est la fossoyeuse par excellence de la cohésion sociale en ce sens qu’elle déstructure la société. On ne saurait construire une nation en cultivant l’impunité.Nous ne saurons terminer sans interpeller nos autorités administratives et judiciaires de la région du Sahel sur les écarts de certains éléments des VDP de la région qui risquent d’envenimer la situation déjà pénible que nous vivons. En effet nous suivons avec amertume et indignations certaines affaires d’assassinats et de vols de bétails ou ces VDP sont mis en cause et les dossiers n’avancent pas du tout depuis plus d’une année pour certains. La bonne gouvernance est un fondement de la démocratie et nous gagnerons à travailler à l’inscrire en lettres d’or dans nos agendas, l’appliquer dans nos actions quotidiennes en l’améliorant dans le but de faire avancer notre processus de démocratisation pour le bonheur des populations.

JE VOUS REMERCIE.
QUESTIONS/REACTIONS:Les questions /réactions ont porté sur deux témoignages du drame de yirgou ,une demande de suppression des koglweogos et l’inscription des enfants à l’école classique ,une justification de l’emploi du mot génocide dans la modération et l’ interpellation des autorités sur la méthodologie de lutte contre le terrorisme et enfin la décision hâtive de la fermeture des sites aurifères artisanaux dans le yagha et l »oudalan.
REPPONSES APPORTEES;
Vu la manière dont le drame de yirgou a été planifié et opéré, le terme génocide est employable dixit Dr Barry Ibrahim selon le procureur du tribunal de Kaya.En ce qui concerne la fermeture temporaire des sites aurifères ,les politiques le justifient par le fait que ces sites sont des lieux de replis des extrémistes et malgré cela nous estimons qu’il faut au préalable des concertations avec les acteurs et une prise de mesures d’accompagnement quant on sait que ces acteurs vivent essentiellement de cette activité.Débutée à 10h , la rencontre a pris fin aux environs de 11h45 minutes avec la remise d’une somme fruit des cotisations des membres de la section MBDHP/SENO et des organisations de défenses des droits humains aux représentants des déplacés de yirgou résidents à Dori. Nous n’aurons de repit que lorsque justice sera rendue aux victimes de yirgou..
Une très bonne organisation de défense des droits humains. Puisse Dieu gratifier votre action au profit de la veuve et…